Sur ma plage du quartier d’Belleville
Y’a Belkacem qui joue aux billes
Avec Eddy qu’est le marmot
Du restau Thaï un peu plus haut
L’patron du café populaire
Lance la baballe à son molosse
Charly l’toutou à son pépère
En plein dans l’match de foot des gosses
Pour les mômes du quartier d’Belleville
Pas d’RMIstes ni d’sans papiers
Sur le mur le grafiti qui brille
Il a l’goût de l’égalité
Quand se pointe l’heure de l’apéro
Y’a toujours un poète sans peur
Qui remonte la rue Ramponneau
Avant que n’passe l’happy hour
Edith Piaf fait encore la manche
Une chanson sur les roses blanches
Pendant qu’les mariés de toutes sortes
Passent dans leurs limousines huit portes
Y’a Françoise qui raconte sa vie
A petites doses de crème lait froid
Entre dix heures trente et midi
Pass’que le soir Françoise sort pas
Sur la plage de la place Fréhel
En dessous du grand machin d’Ben
La voirie d’la mairie Mairie d’Paris
Laisse Jojo y vendre ses teufri
Parfois y’a un car de touristes
Qui vient à l’atelier d’Pedro
Découvrir l’Belleville insolite
Et lui acheter quelques tableaux
Moi ses pochoirs je lui échange
Contre de la vraie bière qui s’mange
Et puis avec j’décore mon mur
Ça fait plus classe que d’la peinture
Pedro est d’accord avec moi
Surtout après deux verres ou trois
Ça sonne bizarre mais ça sonne vrai
A Belleville les jours de marché
Au coin d’la rue Julien Lacroix
Y’a Bejaoui l’plombier d’l’extrème
Qui récupère les planches de bois
Fait des miracles avec c’qui traine
Y répare huit cent fuites par mois
Mais lui d’mandez pas trop d’factures
Si y’avait pas de TVA
Y dit qu’la vie serait moins dure
Il est tout l’temps à toute allure
Et tout l’temps gentil Bejaoui
L’ira au paradis c’est sûr
Sur l’coran d’la mecque de Paris
Si il était pas Tunisien
Y serait Basque ou bien Breton
Mais quand même ça y change rien
Pour les factures c’est Béjanon
Au bout des ailes des papillons
Qui volent au d’ssus d’la rue Lesage
Y’a des poèmes qui tournent en rond
Comme des chats d’gouttière dans leur cage
C’est pas la fête de la bière
Au cabaret Culture Rapide
Mais l’kawa qui s’boit dans un verre
Je voudrais qu’y soit jamais vide
Z’ont pas d’vrais bobos dans l’seizième
Y z’ont que des néo ruraux
Mais les gens d’ici et moi même
On les invite dans notre préau
C’micro climat pas loin d’la Seine
En haut d’la colline de Belleville
Entre le dix neuf et le vingtième
Ou on s’fait bercer par les flots
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