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Les choses ont une saveur bizarre

Je crois que je sais d’où ça vient

Moins qu’le temps d’faire cuire un quat’quart

Deux heures d’avion peut être moins

Des molécules qui se disloquent

Déchirures effusions de sang

Des traumatismes en cohortes

Même à deux mille bornes ça se sent

Dans les couloirs d’ supermarchés

Madame Machin Madame Untel

Ell’disent que le produit vaisselle

L’est  plus pareil qu’il a changé

Pourtant la formule est la même

Mais l’alchimie est modifiée

Mêm’ quand tu me dis que tu m’aimes

C’est difficile à savourer

Les marchands de peurs de pouvoir

Les victimes en chef du système

Faiseurs de guerre à la semaine

Promoteurs de ce grand mouroir

L’odeur de la violence abonde

Envahit toutes les dimensions

La mort est sur toutes les ondes

Ca va du giga au micron

Les choses ont une saveur bizarre

Je crois que je sais d’où ça vient

Y’a sur ma langue un goùt d’cauch’mard

Dés qu’ j’ouvre les yeux le matin

Même si j’me dis que j’ risque rien

Que tant qu’y a d’la vie y’a d’l’espoir

Mon ombre a une couleur bizarre

Et c’est pas pac’que j’ai un grain

Dans les lieux d’prière d’recueill’ment

Les ministères les ambassades

Ca sent le souffre ça sent le sang

Comme si la vie était malade

Les choses ont une saveur bizarre

Je crois que je sais d’où ça vient

A deux heures d’avion peut êtr’ moins

Se joue le morbide refrain.

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